
C’est assez difficile de décrire ou de reproduire ce que je vois – ou ne vois pas. Au centre du champ visuel, une « tache » (scotome) blanchâtre, et légèrement grisâtre selon moi, aussi, empêche la vision centrale, c’est-à-dire la vision fine, celle qu’on utilise pour toutes les activités de précision (comme la lecture, l’écriture…), la perception des détails (comme la reconnaissance des visages). Il y a un résidu de vision périphérique qui permet de percevoir l’environnement global, le mouvement, quelques couleurs très estompées. Cette vision périphérique est limitée et floue, mais elle permet de conserver une certaine autonomie, notamment dans les déplacements. C’est celle que je sollicite au maximum et que j’ai appris à utiliser pour compenser l’absence de vision centrale en apprenant à « déplacer » mon point de fixation, à excentrer mon regard.
Par ailleurs, il m’arrive de confondre certaines couleurs (dyschromatopsie) en particulier le vert et le rouge parce qu’il m’est difficile de les distinguer. En outre, je suis quasiment incapable de percevoir les nuances.
Enfin, je suis très ébloui par la lumière trop vive (photophobie), ce qui engendre souvent des maux de tête violents.
Evidemment, ce reliquat de vision ne suffit pas à la réalisation de certaines activités sans techniques de compensation, sans équipement particulier. En revanche, pour d’autres, quoi qu’on fasse, elles resteront définitivement inaccessibles.
Plutôt qu’un long discours et de la théorie, quelques images !!!
Voir mon chien, Django !


Voir un livre ouvert !


Voir un visage !


Voir un tableau de Degas !


Une application qui simule la déficience visuelle
La Fédération des Aveugles de France a développé l’application Eye-View pour sensibiliser le grand public au handicap visuel en simulant les conséquences des principales maladies de l’oeil (DMLA, glaucome, cataracte, rétinopathie diabétique, rétinopathie pigmentaire, neuropathie optique), grâce à la réalité augmentée et/ou en réalité virtuelle.

N’hésitez pas à la télécharger ! Vous pourrez commencer à imaginer quelques aspects du quotidien d’un déficient visuel. Voilà, par exemple, ce que simule cette application pour une personne atteinte de neuropathie optique qui regarde la télévision !


