
Auteur : Sébastien Joachim
Jeune auteur diplômé de psychologie sociale, chroniqueur et communicant, Sébastien Joachim est atteint de choroïdérémie, maladie rare et orpheline le menant vers la cécité. Cependant, cette différence est pour lui une force. Jour après jour, ils œuvre avec son association, le SJKB pour changer les regards sur le handicap et soutenir les personnes déficientes visuelles.
Un témoignage punchy !
Un livre écrit avec le cœur ! Des mots tracés avec les tripes ! Un témoignage punchy ! Voilà ce que je ressens en refermant le livre de Sébastien Joachim, « Une cécité à pas de loup ». Grand, beau et fort – comme son auteur – au propre comme au figuré.
Il pourrait aussi être la démonstration que deux parallèles peuvent enfin se couper, se croiser. Nos vies sont différentes : notre âge, notre origine, nos activités, nos goûts… Et pourtant, comment pourrais-je ne pas m’identifier à Sébastien ? Comment éviter de le considérer comme un frère d’infortune avec qui je partage mes souffrances, ses espoirs, mes faiblesses, sa force, mes combats, ses colères… notre résilience.
Parfois, et c’est le cas pour moi aujourd’hui, on se rend compte que, quel que soit le soutien de son entourage, il y a des choses qu’on doit affronter seul. (p. 55)
Il me faut essayer de métamorphoser mes faiblesses en forces. Les circonstances m’amènent à être plus inventif sûrement et un peu plus audacieux aussi, pour oser et cesser de me cacher. Je l’ai rejetée toute ma vie, mais aujourd’hui je suis en passe d’accepter mon identité pleine et entière. Je fais le choix désormais de ne plus dissimuler mon handicap. (p. 341)
Mais, ce qui nous rapproche, ce qui nous unit, réside moins dans notre cécité, notre handicap, que dans notre cri instinctif, à l’unisson, contre le sort, pour la recherche médicale, contre les préjugés, pour la dignité, contre l’injustice, pour l’équité.
En écrivant, il raccommode nos existences déchirées ; il relie les hommes. Sa nuit éclaire nos jours !
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Quatrième de couverture
Je ferme les yeux sur une image ternie et noircie de son visage. L’image d’un cliché Polaroïd dont le temps a effacé l’éclat. Pour moi, la nuit vient avant l’heure, lentement, mais bien trop tôt. Tout s’assombrit à mesure que la lumière, les couleurs et les formes s’évanouissent.
Au matin, j’ouvre les yeux. C’est comme regarder à travers le trou de serrure d’une porte noire. Et au-delà de cette lourde porte, il y a encore un buisson, derrière lequel je dois m’efforcer de distinguer ses traits. Encore quelques années et je n’aurai plus cette chance, si ténue soit-elle à ce jour.
Elle, qui a su m’éclairer de son sourire, de son rire et de sa lumière. Elle est mon soleil, et c’est à peine si je distingue son ombre.
