Essais d’anthropologie historique

3e édition, Dunod 2013

Auteur : Henri-Jacques STIKER

Il est directeur de recherche au laboratoire “identités, cultures, territoire”, université Denis Diderot Paris VII, rédacteur en chef de la revue ALTER, European Journal of Disability Research, revue européenne de recherche sur le handicap.

Il est un des spécialistes reconnus dans l’étude des représentations de l’infirmité, du handicap.

C’est le premier livre que j’ai lu sur le handicap. Il m’a permis de cerner cette notion et ses définitions dans le temps, l’Histoire, dans l’espace, les sociétés.

De la Bible, en passant par l’Antiquité et le Moyen-Âge, il nous transporte insensiblement à l’époque classique. J’y découvre le livre de Diderot, “Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient” que j’ai alors envie de lire bientôt. Ce sera ma deuxième lecture sur ce sujet et la première sur les aveugles.

Les parties consacrées au XIXe siècle et à l’époque contemporaine sont un peu plus difficiles à aborder, sans doute un peu théoriques. Elles sont pourtant essentielles à la compréhension de la perception et de la prise en compte du handicap dans notre société dite évoluée (théorie de la stigmatisation, Disability Studies, théorie culturaliste, théorie de la liminalité, analyse psychanalytique de l’exclusion des personnes en situation de handicap…). Je comprends mieux le contenu, les nuances et les implications de notions, de mots qui agrémentent les discours : égalité, différences, culture, assimilation, discrimination…

Je découvre quelques subtilités dont je n’avais que l’intuition auparavant et m’approprie quelques analyses qui me permettent de décoder la véritable nature et l’intention “cachée” de certains discours.

2 citations que j’aime :

Aujourd’hui, ce n’est pas la quantité des droits qu’il faut augmenter mais leur effectivité. (p. 245)

En germe, tout refus de la différence est totalitaire et dictatorial. Il existe des façons douces de l’être, que l’on préfère souvent au manières fortes. (p. 13)

Quatrième de couverture

Il n’existe pas encore, à l’heure actuelle, une histoire globale de l’infirmité – de ce que nous appelons pudiquement le handicap – ni des systèmes de pensées qui commandent le rapport des sociétés au corps déviant ou diminué. Avec Corps infirmes et sociétés, Henri-Jacques Stiker comble cette lacune.

Au fil de cet ouvrage, on pourra parcourir une histoire mal connue, pénétrer au plus profond des attitudes collectives, réfléchir à des fragments de politique, saisir l’importance extrême du culturel, subir un choc devant l’ampleur insoupçonné de la question, comprendre, enfin, qu’elle ouvre en fait sur tout le social et permet de découvrir des voies nouvelles pour d’autres problèmes que celui des personnes handicapées.