Les aveugle dans la société française du Moyen Age au siècle de Louis Braille

CREAPHISEDITION, 2013

AUTEUR : Zina WEYGAND

Zina WEYGAND, docteur en histoire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, habilitée à diriger des recherches (EHESS), est chercheur au Conservatoire national des arts et métiers. Ses recherches sur l’histoire de la cécité et des aveugles, dans la mouvance d’Alain Corbin et des historiens héritiers de l’école des Annales sont connues au plan international.

Ses écrits portent notamment sur l’histoire des représentations de la cécité et des institutions vouées aux personnes aveugles et l’histoire de la vicariance et des innovations techniques dans le domaine de la compensation du handicap visuel aux XVIIIe et XIXe siècles

J’ai choisi ce livre parce que je voulais mieux connaître les faits historiques, les comportements, les institutions (…) qui expliquent, en partie, le regard de notre société sur l’aveugle, le handicap visuel. Il participe à la construction d’une meilleure compréhension des origines du préjugé négatif auquel je suis régulièrement confronté en tant que déficient visuel.

2 citations que j’aime :

Ces aveugles de comédie, suspects de tous les vices – paresse, sottise, vanité, hypocrisie, ivrognerie, passion du jeu, luxure -, sont parfois soupçonnés, comble de l’imposture, d’être de faux aveugles. (p. 35)

La conviction apparemment inébranlable de l’inaptitude du commun des aveugles à se rendre utiles à eux-mêmes et à la société transparaît dans la plupart des documents concernant les aveugles de la classe laborieuse. (p. 389)

Quatrième de couverture

Depuis le personnage caricatural mis en scène par la littérature comique dans la société médiévale à la période charnière de l’apparition d’une nouvelle sensibilité et de nouvelles institutions à la fin du XVIIIe siècle et enfin à l’ œuvre de Louis Braille vers 1830, l’image que les voyants se font de la cécité a toujours posé sur la place faite aux aveugles dans la société française. Au siècle des Lumières, la philanthropie, la passion de la pédagogie et l’ascension de la lecture muette au sein des élites cultivée, suscitent le désire d’éduquer les aveugles-nés. Entre 1791 et 1794, sont créées des institutions d’éducation. Ensuite, s’entame un long déclin du rêve de citoyenneté, la volonté de contrôle social tendant à se substituer au désir de promotion bien que le souci d’éducation et d’intégration sociale ne soit jamais abandonné. Et dans les établissements, sous le Consulat et l’Empire, les règlements font régner une terrible discipline, fondée sur une surveillance de tous les instants et une gamme de punitions sévères. Le livre se clôt par la figure de Louis Braille (1809-1852), qui a permis l’accès du non-voyant à la lecture muette et à la communication avec les clairvoyants.

La Parabole des aveugles, Pieter Brueghel l’Ancien, 1568